Facteurs de protection :

Énoncé conjoint sur le sommeil sécuritaire, Agence de santé publique du Canada, 2011, Canada
Source traduction : Argumentaire Fiche mémo HAS : Prévention des déformations crâniennes positionnelles et mort inattendue du nourrisson, février 2020.


1) Les nourrissons qui dorment toujours sur le dos ont un risque réduit de SMSN :
    •    Les positions de sommeil ventrale et latérale sont associées à des taux accrus du SMSN, et ce, même chez les nourrissons qui régurgitent. Les nourrissons qui dorment sur le ventre alors qu’ils sont habituellement placés sur le dos pour dormir courent un risque particulièrement élevé. Ce risque confirme l’importance de toujours placer les nourrissons sur le dos pour dormir que ce soit à la maison, à la garderie ou en voyage. Les dispositifs de positionnement (couvertures roulées ou dispositifs vendus dans le commerce) ne doivent pas être utilisés parce qu’ils présentent un risque de suffocation. Lorsque les nourrissons peuvent se tourner d’eux-mêmes sur le ventre ou sur le côté, il n’est pas nécessaire de les remettre sur le dos.
    •     Il est bon de placer les nourrissons éveillés sur le ventre, sous supervision, plusieurs fois par jour, pour contrer tout effet que le sommeil sur le dos pourrait avoir sur le développement des muscles et pour également réduire le risque de plagiocéphalie, couramment appelée « tête plate ».

2) Prévenir l’exposition au tabagisme avant et après la naissance réduit le risque du SMSN :
    •    Le tabagisme maternel pendant la grossesse est un facteur de risque important du SMSN. Plus une femme fume pendant la grossesse, plus le risque du SMSN est élevé. Les femmes qui réduisent le nombre de cigarettes fumées pendant la grossesse peuvent réduire le risque de mort subite de leur nourrisson et celles qui cessent complètement peuvent le réduire encore plus. On estime qu’un tiers de tous ces décès pourrait être prévenu si on éliminait le tabagisme maternel.
    •    Les nourrissons qui sont exposés à la fumée secondaire après la naissance courent aussi un risque plus élevé d’être victimes du SMSN et le risque augmente avec le niveau d’exposition.

3) Pour un nourrisson, l’endroit le plus sécuritaire pour dormir est un lit d’enfant, un berceau ou un moïse (couffin), lorsqu’ils sont conformes aux normes canadiennes actuelles :
    •    Lorsque les nourrissons dorment sur des surfaces qui ne sont pas conçues pour eux, telles que des lits d’adulte, des canapés ou des fauteuils rembourrés, ils sont plus susceptibles d’être coincés et de suffoquer, en particulier lorsqu’ils partagent cette surface avec un adulte ou un autre enfant. Aucun article autre qu’un matelas ferme et un drap-housse n’est requis dans un lit d’enfant, un berceau ou un moïse. Les articles de literie mous et moelleux tels que les oreillers, les duvets, les douillettes et les édredons, ainsi que les bordures de protection (tours de lit), accroissent le risque de suffocation.
    •    Le fait d’avoir trop chaud est un facteur de risque pour le SMSN. Les nourrissons sont plus en sécurité lorsqu’ils portent des vêtements de nuit d’une seule pièce, confortables et adaptés à la température de la pièce et dans lesquels ils n’auront pas trop chaud. Les nourrissons n’ont pas besoin de couverture supplémentaire car ils peuvent, avec leurs propres mouvements, se recouvrir totalement la tête, ce qui peut provoquer un excès de chaleur et un enfouissement. Si une couverture est nécessaire, les nourrissons sont plus en sécurité avec une couverture mince, légère et perméable à l’air.
    •    Les poussettes, balançoires d’enfant, sièges sauteurs et sièges-auto ne sont pas conçus pour y laisser dormir un nourrisson. Lorsqu’il dort en position assise, la tête d’un nourrisson peut tomber vers l’avant et obstruer ses voies respiratoires. Ce risque confirme l’importance de placer le nourrisson dans un lit d’enfant, un berceau ou un moïse pour dormir ou aussitôt arrivé à destination en cas de déplacement.

4) Les nourrissons qui partagent une chambre avec un parent ou un gardien risquent moins d’être victimes de SMSN :
    •    Le partage de la chambre est une pratique de sommeil où le lit d’enfant, le berceau ou le moïse d’un nourrisson est placé dans la même chambre et près du lit du parent ou gardien. Les nourrissons qui partagent une chambre sont moins à risque de SMSN et peuvent bénéficier du partage de la chambre pendant les 6 premiers mois, période pendant laquelle le risque du SMSN est le plus élevé. Le partage de la chambre facilite l’allaitement maternel et le contact fréquent du nourrisson pendant la nuit.
    •    Le partage du lit est une pratique de sommeil où un nourrisson partage, avec une adulte ou un autre enfant, une surface de sommeil telle qu’un lit d’adulte, un canapé ou un fauteuil rembourré. Le fait de partager une surface de sommeil accroît le risque du SMSN, particulièrement chez les nourrissons de moins de quatre mois. Le fait de partager une surface de sommeil avec un nourrisson accroît également le risque qu’il devienne coincé, recouvert, qu’il ait trop chaud, ou qu’il suffoque. Le risque du SMSN ou d’autres causes de décès non intentionnel survenant pendant le sommeil est encore plus élevé si le nourrisson partage une surface de sommeil avec un parent ou un gardien qui fume, qui a consommé de l’alcool, qui a pris des drogues ou des médicaments sédatifs ou qui est très fatigué.
    •    L’expression sommeil partagé (en anglais co-sleeping) désigne une gamme de pratiques de sommeil qui incluent le partage du lit et le partage de la chambre. Les définitions de cette expression ne sont pas suffisamment uniformes pour être universellement acceptées.

5) L’allaitement maternel offre une protection contre le SMSN :
    •    Toute période d’allaitement maternel, peu importe sa durée, offre une protection contre le SMSN et l’allaitement maternel exclusif offre une meilleure protection. On estime que l’allaitement maternel exclusif pendant les 6 premiers mois, au cours de la période où le risque est le plus élevé, peut réduire le risque du SMSN jusqu’à 50 %. Il n’est pas nécessaire de partager une surface de sommeil avec le nourrisson pour avoir un allaitement maternel réussi. Toutefois, le risque du SMSN n’augmente pas lorsque les femmes emmènent leur nourrisson dans le lit pour allaiter, si ce dernier retourne dans un lit d’enfant, un berceau ou un (couffin) moïse pour y dormir après l’allaitement.
    •    Les sucettes semblent offrir une protection contre le SMSN. Il n’y a pas de preuves solides que l’utilisation d’une sucette entrave l’allaitement maternel; toutefois il est préférable d’introduire la sucette après que l’allaitement a été bien établi. Les nourrissons qui l’acceptent devraient toujours avoir une sucette pour dormir; toutefois il n’est pas nécessaire de replacer la sucette si elle est expulsée pendant le sommeil.